En quoi consiste la profession de chasseur de têtes? À quoi ressemble la journée de travail d’un chasseur de têtes? Quelles sont les qualités nécessaires pour exercer cette profession? C’est ce que vous révélera cet article.
Futur employeur cherche perle rare
Un chasseur de têtes est un professionnel en recrutement mandaté par une entreprise pour trouver du personnel de haut niveau comme des cadres, des directeurs, des vice-présidents, voire même des PDG.
Le chasseur de têtes utilise son réseau de contacts, sa connaissance de l’industrie et des outils de recherche en ligne pour débusquer des gestionnaires performants. Ce talent managérial se trouve généralement dans le même secteur d’activité où évolue cette entreprise c’est-à-dire souvent chez la concurrence. Le chasseur de têtes fonctionne par approche directe. C’est une profession qui exige du doigté.
Firme de recrutement ou agence de placement ?
Il est important de bien comprendre la distinction entre les agences de placement et les firmes de recrutement (ou de recherche de cadres). Les agences de placement fonctionnent sans honoraires garantis et avec d’énormes bases de données pour placer de nombreux employés permanents ou temporaires dans des entreprises.
Les chasseurs de têtes œuvrent dans des firmes de recrutement et sont des consultants qui fonctionnent par mandat. Il s’agit de trouver un profil de candidat très spécifique dans une entreprise donnée.
Généralement, un contrat d’exclusivité stipule le mandat du chasseur de têtes, les normes d’éthique commerciale à respecter, les honoraires, l’échéancier, la garantie de service et la durée du mandat.
Il n’est pas rare qu’un chasseur de têtes doive investir des dizaines d’heures de travail avant de constituer une courte liste de candidats potentiels. Il la présente ensuite à l’entreprise cliente qui rencontrera chacun des candidats dans ses bureaux.
Activer ses réseaux personnels, scruter les CV à la loupe, cibler les bonnes candidatures, prendre contact avec des candidats, faire une première évaluation téléphonique, informer le client sur l’évolution du dossier, voilà le quotidien du chasseur de têtes. Et ce pour plusieurs mandats à la fois !
Comment devient-on chasseur de têtes?
De nombreux chasseurs de têtes exercent sans formation spécifique après avoir occupé un poste de gestion dans une entreprise et dans un domaine d’activité qu’ils connaissent sur le bout de leurs doigts.
De plus en plus, les étudiants suivent une formation axée sur les ressources humaines. Les écoles de commerce et les universités proposent des parcours qui empruntent au droit, aux relations sociales dans l’entreprise, aux sciences humaines, à l’économie et à la gestion.
Les honoraires professionnels des chasseurs de têtes sont assez élevés vu les qualifications demandées et le travail exigé. Ces professionnels touchent généralement entre 25 % et 35 % de la rémunération annuelle du candidat embauché.
Au Québec, les premiers bureaux de consultants en recrutement sont apparus dans les années 1970. Aujourd’hui, les consultants en recrutement de haut niveau peuvent devenir membres de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA), ce qui les oblige à respecter un code de déontologie.
Les cycles économiques
En 2022, dans un contexte généralisé de pénurie de main-d’œuvre, la technique de chasse pour le recrutement de cadres supérieurs demeure l’une des meilleures méthodes pour identifier des candidats potentiels pour une entreprise qui manifeste ce besoin.
Selon le fondateur de Recruscope, une firme de recrutement montréalaise spécialisée dans le recrutement de cadres intermédiaires et exécutifs, le savoir-faire des chasseurs de têtes devient incontournable dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre.
« Les employeurs aussi peuvent recruter. Mais ils savent le temps, les efforts et les frustrations que cela entraîne. On travaille en collaboration avec leur service de ressources humaines (RH) s’ils en ont un. Mais le chasseur de têtes n’est pas lié à une entreprise et peut ratisser plus large. »
Idéalement, le chasseur de têtes doit bien connaitre le secteur d’activité où évoluera le candidat. Il doit aussi bien comprendre les motivations des candidats : « L’important est de cerner les motivations du candidat qui occupe déjà un poste stratégique dans une entreprise. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les candidats sont moins enclins à quitter leur poste. », poursuit M. Parent.
Principales qualités d’un chasseur de têtes
Comment le chasseur de têtes arrive-t-il à convaincre un cadre intermédiaire ou supérieur d’examiner l’offre d’une autre entreprise?
« L’offre globale proposée s’avère substantielle et intéressante », poursuit le fondateur de Recruscope. « Souvent, un candidat ouvert à la discussion peut vivre des frustrations ou voir son avancement limité dans l’emploi qu’il occupe. C’est vraiment là que se trouve l’expertise d’un chasseur de têtes. Nous examinons toutes les facettes de la vie d’une personne, y compris la rémunération, pour voir ce qui est important pour lui. »
Il faut plusieurs années pour développer les compétences et acquérir le savoir-faire d’un chasseur de têtes.
Voilà une profession passionnante pour les personnes qui aiment les défis !