Les pesticides utilisés sans restriction il y a quelques dizaines d’années sont aujourd’hui encadrés rigoureusement par la loi. Leur utilisation abusive dans le milieu professionnel et chez les particuliers a (eu) de graves conséquences.
L’impact des pesticides et insecticides sur l’environnement et la santé ont amené les services publics québécois à intervenir et à réagir rapidement. Les professionnels de la gestion parasitaire qui interviennent dans les habitations et qui utilisent insecticides et raticides pour éliminer insectes (punaises de lits , fourmis charpentières, etc) et rongeurs (rat, souris )sont les premiers concernés par ces mesures de prévention.
Alors, interdiction de certains produits nocifs, législation pesticides adaptée, encadrement de leur utilisation et lutte intégrée sont au programme…
Les risques des insecticides et produits chimiques
Les effets bénéfiques des produits chimiques sont avérés, lorsqu’ils sont bien utilisés par les exterminateurs bien entendu. Ces produits permettent une meilleure production et un meilleur rendement incontestables. Ils permettent également d’améliorer la salubrité et l’hygiène en éliminant insectes et nuisibles.
Mais, depuis 40 ans, les ventes de ces produits n’ont cessé d’augmenter chez les agriculteurs et les particuliers et une mauvaise utilisation a pu être notée. Aujourd’hui, les conséquences de leur utilisation sont multiples. Côté environnemental, on retrouve des substances nocives dans l’eau, l’air et le sol. La faune et la flore en sont affectées et notamment les pollinisateurs comme les abeilles. Il existe également un impact sur la biodiversité.
Cette nocivité touche également la santé des concitoyens et en priorité les professionnels qui les utilisent. L’exposition aux pesticides peut entraîner des cancers, des maladies immunitaires et neurologiques. Ils sont également reconnus aujourd’hui comme des perturbateurs endocriniens, sans compter les accidents représentant plus de 1 800 appels au Centre antipoison du Québec.
Face à ces faits alarmants, les services publics ont réagi…
Pesticides : le cadre légal au Québec
Depuis 1987, le Québec a pris des mesures afin de gérer le problème. La Loi sur les pesticides est mise en place par le Ministère DDELCC (Développement Durable, Environnement et Lutte contre les Changements Climatiques). Elle comprend le Code de gestion des pesticides et le Règlement pour la vente et l’utilisation. Le Code, entré en vigueur en 2003, définit les normes sur les pesticides. Cela concerne l’entreposage, la vente et leur utilisation.
Le Règlement sur les permis et les certificats est entré en vigueur en 1997. Ce règlement a permis d’établir une classification des pesticides. Il favorise également l’encadrement grâce aux permis et certificats concernant les vendeurs et utilisateurs. Ainsi les professionnels utilisant des pesticides doivent passer un examen pour obtenir un certificat. La SOFAD (Société de formation à distance des commissions scolaires Québec) permet aussi de se former. Elle propose des formations à distance et des guides d’apprentissage pour les autodidactes. Après l’examen, la demande de certificat est adressée au Ministère.
La gestion parasitaire : les stratégies pour l’avenir
Depuis 40 ans, de nombreux efforts ont été faits mais il faut continuer. Le Ministère de l’Agriculture a mis en place une Stratégie Phytosanitaire Québécoise en Agriculture 2011-2021. Les chiffres espérés sont une réduction de 25 % en 2021 des risques liés aux pesticides. Les objectifs sont de réduire l’utilisation des pesticides, d’encadrer leur utilisation, de favoriser les bio-pesticides. La professionnalisation et la qualification du personnel dans la gestion parasitaire sont également une priorité du projet.
Des pratiques plus écologiques sont également favorisées. Par exemple, la lutte intégrée contre les parasites (LIP) permet une meilleure gestion parasitaire. Elle consiste d’abord à privilégier la prévention. Si le problème est installé, on identifie l’espèce nuisible afin de connaître ses points faibles. Avant l’utilisation d’un pesticide, on tente des solutions plus naturelles et plus adaptées telles que :
- bloquer les accès avec des grilles,
- poser des pièges,
- utiliser des produits bio…
Parfois, la combinaison de plusieurs méthodes (chimiques, mécanique, culturale…) s’avère très efficace et moins polluante.
Pour accompagner les professionnels de gestion antiparasite dans leur métier, une formation complète sur les techniques d’utilisation des pesticides et des bons comportements doit voir le jour au Québec. Cette formation doit apporter une démarche éco-responsable et des certifications sur les techniques qui protègent l’environnement et sécurisent les particuliers comme les professionnels.